La Convention de Berne donne un signal important pour la loi sur la chasse

Communiqué du 29 novembre 2022

 

La Convention de Berne a rejeté aujourd’hui la demande de la Suisse et refusé de rétrograder le statut de protection du loup. Les associations de protection de l’environnement s’en félicitent et appellent le Parlement suisse à respecter cette décision, lors de l’examen de la Loi sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages durant la session d’hiver.

 

Lors de la 42e session annuelle du Comité permanent de la Convention de Berne, le traité européen sur la conservation de la faune et de la flore sauvage, ses membres ont nettement rejeté aujourd’hui à Strasbourg une demande de la Suisse portant sur la rétrogradation du statut de protection du loup. BirdLife Suisse, le Groupe Loup Suisse, Pro Natura et le WWF Suisse se félicitent de cette décision. Un assouplissement du statut de protection européen du loup contredirait les conclusions d’un rapport détaillé sur l’état de ses populations, établi sur mandat du Conseil de l’Europe, selon lequel les effectifs alpins sont toujours potentiellement menacés.

 

La politique suisse du loup fait fausse route

Le projet de révision partielle de la loi sur la chasse, que le Conseil national doit traiter la semaine prochaine, prévoit pourtant un affaiblissement massif de la protection accordée au loup en Suisse. À l’avenir, sa population pourrait être réduite préventivement sans dommages liés aux individus tirés. Et les cantons pourraient décider seuls des mesures de protection des troupeaux qu’ils considéreraient comme raisonnables. Mais ainsi, les dispositions de la Convention de Berne se trouveraient nettement contredites. Elles stipulent en effet que des mesures douces (protection des troupeaux, effarouchement) sont à préférer à l’abattage, que seule une menace de dommage «sérieux» justifie les tirs et que la régulation des populations de loups doit être coordonnée à l’échelle internationale.

 

Avec une telle révision de la loi sur la chasse, la Suisse ne supprimerait pas les dommages dus aux loups. Ces mammifères continueront à y vivre et à y migrer en provenance d’autres pays. La décision de la Convention de Berne montre que la politique de la Suisse en matière de loup fait fausse route et qu’elle se berce d’illusions en croyant pouvoir gérer le loup sans concertation avec ses voisins. Il est urgent de rectifier le cap: quelques adaptations décisives suffisent pour que le projet de loi puisse être rapidement appliqué, de façon flexible et avec une plus grande marge de manœuvre dans la gestion du loup, mais en respectant la Convention de Berne. C’est maintenant aux acteurs politiques de travailler à faire accepter cette solution consensuelle en améliorant de façon substantielle le projet de loi actuel.


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